Notre conseillère Lieve Van Buggenhout s’étonne de trouver ce point du travail intérimaire à l’ordre du jour : « En effet le recours à du travail en intérim n’est autorisé pour une commune que dans le cas très précis du «travail exceptionnel », il n’existe pas d’arrêté royal qui permet le recours aux intérims pour d’autres raisons, comme pour pallier à des absences, ou un manque de personnel structurel, le travail étudiant pour les plaines etc. n’est pas non plus compris dedans ! Depuis trois ans maintenant j’attire votre attention sur la gestion des ressources humaines, chaque année on voit le nombre d’ETP du personnel communal diminuer, et on constate, quoique vous en disiez que vous externalisez de plus en plus de tâches ! Hormis ces faits, tout le monde sait que le travail d’intérim ne permet pas aux personnes employées d’avoir une stabilité d’emploi et que ce travail est très précarisant ! Donc oui même si la loi nous l’autorisait je trouve le recours à du travail intérimaire indigne d’une institution publique comme notre commune !
J’ai fait l’exercice d’analyser les chiffres et leur évolution depuis 2011, c’est-à-dire sur tout juste sur 10 ans ! La commune est passée de 56,5 Equivalent temps plein en 2011 à 43,75 EPT en 2020 ! c’est une diminution de 12,75 ETP ou encore de 22,56 % ! Cela n’est pas anodin ! Un quart de personnel en moins ! Pourtant les finances n’ont fait que croître dans ce même temps, tout comme la population (± 200 habitants en plus). Je ne comprends déjà pas comment vous êtes parvenus à passer entre les mailles du filet des APE et autres subsides qui demandent un maintien du volume global de l’emploi !
Je le répète : nous restons persuadées qu’une commune ne peut être forte et répondre aux besoins de sa population (qui finalement la paie tout de même pour réaliser cette tâche) que si elle dispose d’une administration forte.
Alors nous ne voterons pas ce point qui reflète une décision ultra-libérale, et très étonnante pour les échevins et conseillers issus du PS et CDH, on en viendrait presque à se demander quelle à été la monnaie d’échange ? »
En réponse à notre conseillère, l’échevine PS Mélissa Hanus trouve étrange que Ecolo ne soutienne pas cette proposition de recourir à le l’intérim, et nous reproche de ne pas faire de propositions concrètes afin d’aider le personnel existant qui est débordé.
Lieve Van Buggenhout ne se laisse pas démonter et lui rétorque que des solutions elle peut lui en donner, puisque dans sa vie professionnelle elle a l’habitude de gérer une équipe bien plus grande que celle de la commune. « Sans vous donner ici un cours de management complet, manager c’est avant tout anticiper ! et posez-vous la question de comment font les autres communes ». Lieve amène ensuite toute une série de propositions pratiques
- Au lieu de recourir à des intérimaires qui ont un coût proche du double d’un employé classique pourquoi ne pas engager une personne exclusivement chargée de la gestion des ressources humaines qui pourrait s’occuper des embauches entre autres mais aussi de vérifier si la bonne personne est à la bonne place
- Valoriser le personnel existant en lui proposant des formations. Par exemple quand on vous demande pourquoi les ouvriers ont coupé à ras des arbustes et que la réponse est qu’ils n’ont pas la formation pour les tailler, alors on leur propose une formation. Ce n’est pas la première fois qu’Ecolo aborde la question de la formation du personnel !
- Payer les personnes au barème correct selon leur diplôme, compétences et poste qu’ils occupent ! Comment sinon voulez-vous attirer et garder du personnel ?
« Vous trouvez que mon intervention est étrange, mais elle n’est pas étrange, j’attire votre attention sur le fait que votre proposition est illégale ! » Il n’existe pas d’arrêté royal permettant aux pouvoirs locaux d’avoir recours à de l’intérim pour les tâches administratives classiques. En effet le recours à du travail en intérim n’est autorisé pour une commune que dans le cas très précis du « travail exceptionnel » : soit pour du travail lors de foires, fêtes, congrès…., des traductions ou déménagements, enquêtes ou études de marché, soit pour l’exécution momentanée de tâches spécialisées
Nous ne nous faisons pas d’illusion, ce point sur le recours à l’intérim va passer aujourd’hui, vous allez tous dire oui sans vous préoccuper de savoir si cette décision est légale ou non, donc oui je rentrerai un recours auprès du ministre afin que ses services vérifient la légalité de cette décision ».
20210904_AL_Etalle_Conseil communal Recours au travail intérimaire (1) article complet Vers l’Avenir
le texte du recours envoyé : recours travail intérimaire pdf